5 raisons de s’équiper d’une aide technique de compensation du membre supérieur

Utilisateur ou aidant, avez-vous entendu parler de ce type de dispositifs ? Vous êtes-vous déjà questionné sur ce qu’ils permettent de faire, au travail ou dans la vie de tous les jours ? Découvrez les avantages que nous avons identifiés, que ce soit dans la réalisation des gestes essentiels comme dans leur rôle pour la reconnaissance sociale et la relation aux aidants.

Se servir de toutes les fonctions du bras

On n’y pense pas quand on peut l’utiliser sans restrictions mais le bras remplit 3 fonctions :

  • La saisie et manipulation d’objet dans l’environnement : le bras permet d’interagir avec son environnement, de déplacer, ou de se servir d’un objet. Cette fonction permet d’attraper des choses qui sont à hauteur, en-dessous ou au-dessus de l’épaule. Lorsque l’on perd progressivement la motricité du bras, comme dans le cas d’une myopathie par exemple, on ne peut plus interagir avec des objets placés aussi haut, aussi bas, aussi loin. Il faut faire attention, car manipuler des objets volumineux, lourds, dangereux comme des produits d’entretien ou de l’eau bouillante quand la force résiduelle du membre supérieur n’est pas suffisante, peut être risqué. Les dispositifs d’assistances du bras répondent à ce problème en compensant le manque de force.
  • La fonction verbale : sans s’en rendre compte, on parle avec les mains, on appuie notre propos de gestes plus ou moins amples. On mime en parlant finalement. On peut également capter l’attention ou signaler notre présence à une personne qui ne nous voit pas, ou qui est loin de nous. L’aide technique permet de faire des gestes plus visibles.
  • La défense : la fonction des jambes permet de courir, mais les bras permettent d’appuyer sur un bouton d’urgence, appeler pour alerter quelqu’un, ouvrir une porte pour prendre la fuite. Les assistants robotiques sont conçus pour accompagner tous les gestes, aussi lents que rapides, et être plus réactif.

Gagner en autonomie dans les activités quotidiennes

  • Dans les activités quotidiennes essentielles : les dispositifs de compensation du membre supérieur permettent de porter les aliments à sa bouche et donc de manger ou remanger seul. Le brossage de dents et l’hygiène peut se faire en autonomie. On retrouve également la liberté de faire des gestes comme se gratter le nez, chasser un insecte, remettre ses lunettes, allumer la lumière … dont on a oublié l’importance mais qui sont pourtant primordiaux pour l’indépendance et le bien-être.
  • Au travail : taper sur un ordinateur redevient possible, décrocher le téléphone et notamment le porter à son oreille au lieu de devoir mettre le haut parleur, et donc avoir une conversation téléphonique privée. En plus d’être un gain d’autonomie c’est un gain de temps
  • Dans les loisirs : les jeux de société prennent une autre tournure quand on peut tenir ses cartes ou avancer son pion tout seul. Le bras soutenu peut de nouveau peindre, dessiner, tourner les pages d’un livre. La compensation du bras permet de s’épanouir en indépendance.

Tenter d’effectuer toutes ces activités lorsque la motricité du bras n’est pas suffisante crée de la fatigue. Les assistants à la fonction du membre supérieur permettent de gagner en liberté et en énergie.

Exemple d’utilisation d’un dispositif d’assistance pour l’utilisation d’un ordinateur. Vidéo issue du site de CREE, distributeur français des aides techniques de la marque Focal Meditech.

Améliorer la reconnaissance sociale

En classe, il faut lever la main pour participer. Avec une assistance du bras, l’enfant peut lever la main seul et quand il le désire. Il participe alors activement à la vie du groupe et apporte ses idées à l’enseignant et ses camarades. L’aide technique lui permet de garder la fonction de communication que peut lui apporter le bras et de ne pas souffrir d’isolement

Au bureau de vote, pouvoir atteindre l’urne afin de soumettre son vote est symbolique.. L’aide technique apporte le soutien nécessaire pour accomplir soi-même des gestes représentatifs pour le citoyen.

L’épanouissement personnel et l’affirmation de soi se trouve pour certains dans des actes de la vie quotidienne, dans le travail ou les loisirs. La nouvelle indépendance obtenue grâce à l’équipement permet à la personne d’être entendue, d’obtenir de la reconnaissance sociale auprès de ses pairs et de son entourage.

Maintenir les articulations et les muscles en mouvement

“Est-ce que s’équiper d’une aide technique va me faire perdre encore plus de ma motricité ?”

S’équiper d’une aide technique peut générer des craintes comme celle de perdre encore plus de force en devenant dépendant d’un dispositif.

“En l’état actuel des connaissances, il n’y a pas d’étude clinique poussée sur le sujet chez l’enfant et l’adolescent. Cependant dans notre expérience, l’utilisation d’un assistant à la fonction du membre supérieur ne va pas accentuer la perte de fonction du mouvement : bien au contraire ! Une personne atteinte de myopathie par exemple va avoir tendance à ankyloser son articulation sans bouger. Pouvoir explorer l’espace dans les différents plans grâce à une aide technique sera donc bénéfique sur le plan ostéoarticulaire et musculaire, mais surtout dans la fonction : gagner en autonomie pour aller chercher des objets plus éloignés autour de soi, se gratter le nez ou la tête et possiblement avoir une fonction sociale améliorée (saluer, toucher…). Cette thématique fait partie de nos projets de recherche en cours.” 

Dr. Guy Letellier, médecin MPR et pédiatre à l’ESEAN APF France Handicap, SSR Nantais 

Les aides techniques d’assistance au membre supérieur ne réalisent pas le mouvement à la place de l’utilisateur : elles l’accompagnent. Il est d’ailleurs nécessaire que la personne souhaitant s’équiper possède encore de la force résiduelle pour pouvoir initier les mouvements. Cette impulsion constitue un entraînement musculaire qui contribue à maintenir  de la force dans le membre. L’assistance qu’apporte l’aide technique signifie également que le bras va pouvoir explorer d’autres plans et travailler sa mobilité ostéo articulaire

“J’entraîne mon bras gauche en activant le bouton et ça me fait progresser en kiné”

Pierre utilisateur d’un prototype de lORTHOPUS Supporter.

Créer une relation différente avec l’aidant

Les aidants des personnes qui vivent avec une perte de mobilité dans le membre supérieur sont présents quotidiennement afin de les assister dans toutes les situations. À la fin de la journée, cela représente beaucoup de sollicitations. Avec une population vieillissante et de plus en plus dépendante, on cherche à soulager les aidants. Les dispositifs d’assistance de la fonction du bras permettent à l’aidant :

  • De gagner du temps : la personne aidée n’a plus besoin d’assistance pour les petites tâches essentielles, qui ne sont pourtant pas longues, mais qui dans une journée consomment beaucoup de temps. 
  • De gagner en énergie : Certaines tâches et manipulations demandent de la force, ce qui peut aussi épuiser physiquement et mentalement l’aidant.

L’appareillage d’une personne en situation de perte de mobilité peut donc alléger le travail de l’aidant. Il peut alors se consacrer davantage à créer une relation basée sur des moments d’échanges, de complicité et améliorer la qualité de vie de l’aidé en général.

Quelques endroits où se renseigner sur les aides techniques du membre supérieur

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