Le handicap et la technologie ont une histoire commune car les besoins spécifiques du handicap sont un fort stimulateur d’innovation. Les SMS, la télécommande, les assistants vocaux, ou encore le synthétiseur ont été initialement inventés pour des personnes à mobilité réduite. Aujourd’hui, la révolution de l’intelligence artificielle ouvre un nouveau champ des possibles dans le domaine de l’assistance technologique. Mais pour le handicap, est-ce synonyme de meilleure accessibilité ou de mise en danger de l’inclusion ?
Une technologie au service de l’autonomie et de l’émancipation
Les dispositifs fonctionnant avec de l’intelligence artificielle peuvent réduire considérablement les obstacles rencontrés par les personnes en situation de handicap.
On considère qu’un outil utilise de l’intelligence artificielle lorsqu’il possède des capacités d’apprentissage automatique (grâce à des réseaux de neurones), de reconnaissance d’images, ou de traitement du langage.
Voici quelques exemples de solutions fonctionnant avec de l’IA qui facilitent la vie quotidienne de personnes vivant avec un handicap moteur, sensoriel, mental ou cognitif :
Analyse d’images : Seeing AI ou Lookout rendent possible le décodage du contenu d’une image, ou d’une vidéo captée par une caméra, pour les personnes malvoyantes ou aveugles. L’intérêt ? Pouvoir écouter la description d’un objet ou d’une personne.
Transcription audio ou texte : Plusieurs logiciels peuvent transcrire automatiquement une parole en texte, ou à l’inverse, générer un audio à partir d’un texte. Ils offrent des possibilités pour les personnes avec des difficultés de concentration (pouvoir relire une conversation ou une réunions après-coup) ou pour les personnes n’ayant pas la parole (pouvoir “lire” à haute voix)
Comprendre le ton d’un texte : des outils comme Goblin.tools sont capables d’évaluer et d’expliquer simplement les intentions d’un message. Ils réduisent ainsi l’anxiété qui peut être générée en essayant de comprendre correctement un email par exemple.
Mode d’emploi des usages sociaux : des outils conversationnels comme chatGPT peuvent permettre à des personnes neurotypiques (par exemple avec un trouble du spectre autistique) de demander des informations sur une situation à venir. Cela peut être une manière efficace de préparer un événement, un entretien, etc, en apprenant à l’avance comment il va se dérouler, grâce à des réponses souvent très structurées en plusieurs parties, et ainsi réduire le stress.
Mais des risques pour l'accessibilité et l'inclusion
C’est l’être humain qui manie l’outil qui choisit de s’en servir pour faire de bonnes ou mauvaises actions. Un marteau peut servir à frapper son prochain, ou à construire une cabane. Une imprimante 3D peut fabriquer une prothèse de main pour une personne amputée, ou un pistolet.
En matière d’IA, il est nécessaire d’être collectivement vigilants sur les points suivants :
- Les outils conversationnels qui peuvent générer du texte à la demande ou faire des recherches rapides font souvent gagner du temps. Mais cette recherche effrénée de vitesse dans le travail ne risque-t-elle pas d’exclure les personnes qui ne peuvent pas effectuer des tâches de manière rapide ?
- Les intelligences artificielles fonctionnent avec des algorithmes rédigés par des personnes bien humaines, qui diffusent, sans forcément en avoir conscience, des biais sociétaux dans leurs lignes de code. Cela peut engendrer des discriminations comme le pointe le CFHE (Conseil Français des personnes Handicapées pour les affaires Européennes et internationales) dans son livret sur le sujet : “Certains algorithmes de reconnaissance faciale considèrent les personnes handicapées comme « indignes de confiance » parce que leur visage n’est pas conforme à la norme programmée dans le système d’intelligence artificielle. Ces technologies de reconnaissance de visages ou d’émotions sont utilisées dans le but de déterminer si une personne est susceptible de représenter une menace. Elles ne sont pas capables d’évaluer correctement les réactions des personnes handicapées. Plus inquiétant encore, les systèmes d’armement pleinement autonomes soulèvent des préoccupations quant à leur capacité à faire la différence entre les combattants et les non-combattants et peuvent assimiler les personnes handicapées à des menaces en raison de leurs équipements d’assistance.”
- Enfin, l’accessibilité visuelle ou motrice des outils avec intelligence artificielle est souvent oubliée. Il est donc possible de trouver des dispositifs fonctionnant avec une technologie de pointe, mais avec une interface obligeant à passer par une commande vocale, ou des clic sur des très petits boutons.
Nous avons donc un devoir collectif de développer et réguler les dispositifs fonctionnant avec de l’intelligence artificielle afin d’éviter toute forme de discrimination ou de marginalisation. Pour être inclusif, un outil doit être testé avec l’ensemble des personnes auxquelles il s’adresse, en prenant en compte leurs différents besoins.
Cet article a été écrit par une personne humaine bien réelle, en utilisant ChatGPT pour rassembler des informations.
Quelques ressources pour poursuivre la réflexion :
- 5 ways AI can help disabled people in the workplace – Août 2023 – Abilitynet.org
- How AI can help people with motor disabilities — like my cousin – Octobre 2023 – Blog around the globe
- Can Artificial Intelligence make life easier for people with disabilities? – Janvier 2021 – Mapfre
- IA et handicap : entre bénéfices et dérives validistes ? – Juin 2024 – Handicap.fr
- LIVRET Handicap et intelligence artificielle – Potentiels, risques et défis – Mai 2024 – CFHE